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Billet du 7 janvier 2024, on fait comment ?



La sensation de naufrage du monde.

D’habitude je pensais  : oh c’était pas mieux avant  :

Le Vietnam, le napalm, Guantanamo, la guerre d’Algérie, les soldats du contingent qui exécutent des corvées de bois, la torture avec la gégène, les boat people, les bidonvilles, les 9 morts de Charonne, le 17 octobre et le Concorde ce joyau de la fierté nationale qui est mis à la casse, Pierre Overney, jeune tué en 68 et Malik Oussekine battu à mort par la police en 1986.

Janvier 2024, tout empire, maintenant on a les forêts qui meurent, les espèces qui disparaissent, les abeilles malades, l’Ukraine qui perd la guerre faute de munitions, des milliers de noyades dans la Méditerranée.   

La guerre des drones, des bombes à 60 000 euros téléguidées,    Facebook des nécrologies tous les matins. Le dérèglement du climat.

Et puis une tristesse sans limite dans les rues d’Audincourt, un commerce sur deux qui ferme, les théâtres sans ampleur, le théâtre du Soleil qui me déçoit et peu à peu on constate qu’on est pauvre, le chauffage au fuel devient hors de prix et l’essence, on se souvient du traumatisme quand on est passé à 1 Franc le litre soit 0,15 cts d’euros.

C’est trop trop trop.

Où se réfugier où se cacher ?

La honte d’être occidental, de bouffer l’Afrique.

Quoi lire ? journaux et télévision insipides.

Mais surtout on assiste à l’effacement de Gaza, personne n’est capable d’arrêter Netanyahou, seuls les Etats Unis seraient capables de couper les vivres à Israël, mais Biden semble impuissant, et les cris de la terre entière devant ce massacre laissent le gouvernement israélien impassible.

Seule la mort est tranquille et impassible, c’est le commerce qui marche le mieux.

On fait comment ? Je fais quoi là ? Les armes de l'esprit ?

Je cesse d’ouvrir le poste, je ne lis plus la presse, je me replie sur l’apprentissage de poésies salvatrices, je me réfugie devant le poêle à bois et je regarde les flammes.

On appelle de nos voeux un homme providentiel, une autorité suprême. On a bien un pape qui dénonce l’Etat du monde, mais personne ne l’écoute.

Il y a l’humanitaire, des milliers d’associations qui forment un contre -pouvoir, mais trop léger devant des armes de plus en plus sophistiquées.

Le salut viendra peut-être des jeunes qui refusent de plus en plus activement le futur qu’on leur propose.

Me reste en dernier recours la phrase de l’Oncle Vania de Tchekhov : un jour les souffrances finiront.

J’ai 81 ans, rien de plus à ajouter.




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