A l’heure où sans vergogne les politiciens comme ceux de la Région Centre Val de la Loire s’apprêtent à taillader les moyens alloués à la Culture, il serait bon de leur jeter à la face quelques vérités stridentes.
Evidemment ils peuvent assommer ces artistes anonymes, le peuple ne va pas descendre dans la rue pour réclamer plus de Culture.
Or aucune évaluation sérieuse n’a jamais été faite sur le rôle que joue la Culture.
Il n’est pas de jour sans que nous recevions des témoignages style : merci vous m’avez sauvé.
Combien ça coûte une vie humaine ?
Je me souviens de l’intervention du capitaine des pompiers Saint Jalmes à la tribune de l’agglomération de Saint Quentin en Yvelines dans les années 1980. Il disait : nous avons demandé un poste de pompier supplémentaire, le théâtre de l’Unité demande un poste d’assistant, eh bien, donnez le poste au théâtre, nous pompiers, nous ramassons dans les halls d’immeuble les corps des jeunes qui se suicident, eux empêchent les jeunes de se suicider.
Or dans toute la France le mouvement est toujours le même : refuser les projets culturels dans les quartiers, enlever des sous aux Centres sociaux, aux MJC ,aux fêtes de quartier à toutes celles et ceux qui savent le rôle bénéfique que peut jouer la Culture dans les quartiers sensibles.
Youssri et Hélène au pays de Montbéliard peuvent se souvenir à quel point on a toujours retoqué leurs projets.
Alors maintenant, les quartiers sont devenus cette espèce de jungle tenue par les trafiquants de drogue.
On leur a tout refusé, ils se débrouillent autrement.
A Montbéliard, nous avions développé avec Claude Acquart, la compagnie des Bains douches, un lieu d’utopie où tous les "dézonés" ou autres marginalisés venaient apprendre les métiers de constructeurs dans le théâtre, une expérience d’insertion extraordinaire. Des dizaines de jeunes échappaient au trafic et devenaient artistes constructeurs dans le cinéma ou ailleurs. Le président de la République Jacques Chirac était même venu saluer cette initiative exemplaire en 1995. Bien entendu la ville de Montbéliard a trouvé qu’il serait plus utile à la place de cet atelier de monter un restaurant de luxe qui a même eu le toupet de leur voler leur nom.
Les millions que l’on met maintenant pour batailler contre les narco-trafiquants, il fallait les mettre sur la Culture, arme de construction massive. Il n’est jamais trop tard.
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